FC Nantes : le renouveau passe par la formation

Le retour aux sources, plus qu’un slogan

Le centre de formation du FC Nantes n’avait plus sorti autant de talents depuis les années 1990. Pourtant, sur les quatre dernières saisons, les U19 ont disputé trois finales nationales, glané deux titres et même entrevu une demi-finale de Youth League. Louis Leroux, Dehmaine Tabibou, Herba, Guirassy et consorts ne sont plus de simples promesses : ils ont déjà intégré la rotation de l’équipe première.

Pourquoi la jeunesse revient en force

Contexte sportif et économique

Le club reste sous la pression d’un budget serré : intégrer des jeunes coûte moins cher que recruter à l’étranger. Vendre un Nathan Zé pour 20 M€ à l’Arabie saoudite finance une saison, mais confier le couloir gauche à un produit maison assure une identité durable.

La patte Luis Castro

Nommé après Antoine Kombouaré, Castro arrive avec son passé de formateur à Benfica : six de ses onze joueurs les plus utilisés à Djéon avaient moins de 23 ans. Dans la métropole nantaise, il a rapidement localisé les bureaux de la formation – détail anodin, mais révélateur d’une philosophie de proximité.

La « fosse » : laboratoire du jeu à la nantaise

Aux abords de la Jonelière, un terrain étroit où « le ballon ne sort jamais » perpétue depuis des décennies la culture de la possession en une-deux touches. Les Nantais y apprennent la connexion presque instinctive qui faisait la gloire de Pedros, Ouédec et Makélélé. Aujourd’hui, Leroux et Tabibou répètent ces gammes avant chaque séance pro, preuve que la méthode a survécu.

Le public, juge suprême

À la Beaujoire ou lors des amicaux d’été, chaque prise de balle de ces “petits” soulève les travées. Les supporters nantais, souvent critiques face aux errements passés, se réapproprient leur club. Sur le forum local « Le Sport à Nantes », les débats tournent moins autour des mercatos ratés que de la prochaine percée de Tabibou. Un vent nouveau souffle donc… encore faudra-t-il convertir l’enthousiasme en points dès la réception du PSG.

Ce que cela change pour la saison 2025-2026

• Identité claire : priorité au jeu court, rapide, collectif.
• Valeur marchande : des jeunes intransférables… jusqu’à l’offre qui équilibrera les comptes.
• Attractivité : la Jonelière redevient une référence, renforçant les ponts avec les clubs amateurs de Loire-Atlantique.

La morale de l’histoire

À Nantes, on ne change pas pour changer : on s’adapte. Entre nécessité économique et ADN sportif, le club réactive l’une de ses forces historiques : la formation. Si l’histoire se répète, les Nantais savent désormais que l’avenir se cultive à domicile, balle au pied, voix haute dans la fosse… et cœur jaune-vert sur la pelouse.