FC Nantes – Paris SG : les Canaris s’inclinent d’un souffle mais engrangent déjà des certitudes
FC NantesLigue 1 McDonald's18/08/2025 08:08 - Ludo Bonnet
Le contexte d’une soirée attendue à la Beaujoire
Le retour de la Ligue 1 offrait aux supporters ligériens un choc alléchant : recevoir le PSG à la Beaujoire dès la première journée. Nantes retrouvait ainsi son public après une préparation estivale encourageante mais encore mystérieuse quant aux choix de son nouvel entraîneur, Luis Castro. Face à un champion de France remanié par Luis Enrique, le technicien portugais a surpris tout le monde en renonçant au pressing haut aperçu en amical pour densifier l’axe et fermer les espaces. « Une équipe avec tant de qualités individuelles, ça te force à défendre beaucoup plus bas », a-t-il concédé après la rencontre. L’enjeu était clair : défendre intelligemment, rester soudés et exploiter la moindre transition pour faire chavirer les quelque 35 000 spectateurs massés dans l’enceinte de la Beaujoire.
Le film du match : solidarité nantaise, réalisme parisien
Une première période prometteuse mais brouillonne
Dès l’entame, les Canaris se sont régalés à gratter des ballons dans leur moitié de terrain avant de chercher la profondeur sur le couloir droit où Yassine Benhattab mettait en difficulté Lucas Hernandez. L’ancien meilleur passeur de National, inspiré, trouvait d’abord un centre à ras de terre dangereux puis distillait un nouvel envoi vicieux à la demi-heure de jeu, déclenchant les premiers frissons dans les travées. En face, les Parisiens monopolisaient le cuir sans parvenir à transpercer le bloc ligérien. Il a fallu un éclair de Gonçalo Ramos, dont la frappe enroulée flirtait avec la transversale juste avant la pause, pour rappeler la menace.
Malgré cette alerte, Nantes tenait le choc grâce à une charnière Awaziem – Marquinhos (prêtée par le PSG) complémentaire et à un Anthony Lopes serein dans les airs. Pourtant, le sentiment d’inachevé prédominait : trop de passes approximatives dans la relance et un manque de liant entre Lepenant, Moutoussamy et Sissoko empêchaient les sorties de balle propres promises par Castro. Celui-ci l’admettait lucidement : « Les erreurs techniques vont petit à petit être moins grosses ».
Le tournant : l’entrée du banc parisien
Au retour des vestiaires, Luis Enrique dégainait un quatuor de luxe : Nuno Mendes, Achraf Hakimi, Bradley Barcola et Mathys Tel. En six minutes, la pression montait d’un cran, et sur un tir flottant de Vitinha dévié par Awaziem, le PSG trouvait la faille (67ᵉ). Ce coup du sort illustrait la fine marge séparant les deux formations : solidarité défensive nantaise contre profondeur de banc parisienne. Les Canaris ne craquaient pas mentalement : Benhattab continuait d’étirer le bloc adverse, Mohamed tentait d’apporter son gabarit dos au but et Chirivella distribuait quelques ballons malicieux. Il manquait toutefois ce dernier geste dans les 30 mètres adverses pour transformer les velléités en occasions franches.
Ce qu’il faut retenir côté nantais
Les points positifs
• Une défense déjà cohérente : malgré l’absence d’automatismes, la défense a contenu pendant une heure les combinaisons parisiennes.
• L’éclosion de Benhattab : virevoltant, le jeune ailier a dynamisé le couloir droit et prouvé qu’il pouvait devenir l’atout surprise de la saison.
• L’état d’esprit : aucune tête n’est restée basse après l’ouverture du score, preuve d’une mentalité retrouvée que les supporters réclamaient depuis longtemps.
Les axes d’amélioration
• Le déchet technique : trop de transmissions approximatives ont brisé les enchaînements et exposé le bloc aux contres rapides. Castro ne s’en cache pas : « On doit faire mieux offensivement… quand on arrive dans les 30 derniers mètres, on doit faire autre chose ».
• Le poids de l’attaque : Mostafa Mohamed a souvent été isolé. L’intégration prochaine de Matthis Abline, encore trop court physiquement, devrait apporter des solutions en appui.
• La gestion des temps faibles : Paris a marqué juste après avoir touché le poteau par Beraldo. Nantes doit apprendre à mieux temporiser pour éviter ces séquences défavorables.
Une défaite encourageante pour la suite du championnat
Ce court revers n’entame pas la confiance d’un groupe persuadé d’avoir tenu tête au plus gros budget du championnat. La prochaine étape mènera les Jaune et Vert à la Meinau pour y défier Strasbourg : un rendez-vous capital pour concrétiser les promesses entrevues. Les supporters pourront déjà cocher cette date sur le calendrier du FCN. Avec cet état d’esprit, difficile de ne pas croire à un premier succès hors de leurs bases.
Dans le vestiaire, le discours reste mesuré mais ambitieux. « Nous sommes encore en pleine évolution. On a encore besoin de temps pour faire les choses bien », confie Castro, rappelant que plusieurs titulaires disputaient là leur premier match officiel sous le maillot nantais. Les voyants semblent néanmoins au vert : les automatismes défensifs se mettent en place, le milieu densifie les espaces et les couloirs promettent de s’enflammer.
"Contrôler Paris comme on l’a fait ce soir c'est pas mal du tout !"
— L1+ (@ligue1plus) August 17, 2025
🎙️ La réaction du coach du @FCNantes, Luis Castro, après la courte défaite face au PSG.#FCNPSG pic.twitter.com/H8QSOBk5nn
D’un point de vue statistique, le PSG lance sa saison par une neuvième victoire inaugurale en onze ans, record en cours selon Opta. Mais l’écart entre les deux équipes sur le terrain ne reflétait en rien la différence de palmarès. Les Nantais ont rappelé qu’ils savaient serrer les rangs, harceler le porteur et se créer, à défaut d’occasions franches, un sentiment d’urgence permanent chez l’adversaire.
Pour les Nantaises et les Nantais, cette soirée aura finalement offert plus de raisons d’espérer que de motifs de frustration. Le parfum des grands soirs, l’ovation réservée aux nouveaux visages, la promesse d’un collectif en construction : tout incite à suivre cette nouvelle saison.